Ma life live
Une autre année qui part, et un retour aux dimanches matin.
J’vais pas vous mentir, j’suis hypé rare. Excité comme quand on gagne une soirée quiz, le goût de la victoire nous donnant l’impression d’avoir raison de penser qu’on est le personnage principal, contrairement aux autres, les maudits perdants débiles condamnés à l’arrière-plan parce qu’ils ne connaissent pas leurs trois pays Baltes. (Mon rêve c’est que cette infolettre vous fasse gagner plein d’quiz.)
Merci de faire confiance à Au moins on le saura™ , une infolettre à but lucratif qui cherche à augmenter la valeur de ses actions casanières.
J’reviens alors que l’année vieille de dix secondes semble vouloir nous faire vieillir de dix ans. Trump veut le Panama, Trudeau est en mode: Bella Ciao bye, Zuckerberg se fout de la vérification des faits sur Meta… bref,
J’métire pis j’enlève mes crottes de yeux de mes yeux crottés, pis j’vous propose une p’tite infolettre full casu comme votre summer fling qui vous a définitivement pas brisé le coeur quand vous avez compris que sa capacité à gravir une V-7 ne lui donnait pas nécessairement la capacité de V-iculer ses émotions.
Anyway, j’espère que vos vacances ont été nices, pis que les soupers de famille n’ont pas été trop… ah, comment dire. Bin tsé, mettons que j’espère que vous avez pas été obligé.e d’écouter l’opinion de quelqu’un dont vous vous crissez juste parce que la soeur du chum à votre cousine l’a choisi comme amoureux.
Sinon ce mois-ci, j’ai terminé La version qui n’intéresse personne (c’est tellement bon!!), j’ai revu mes amis d’impro et j’ai dû me lever à 5h du matin pour plonger dans un bain de glace (joke joke c’était pour une job et j’en ai profité pour écouter la première heure de Tout un matin durant laquelle toute l’équipe a l’piton collé raide).
Mais surtout, et oui, j’ai lu des nouvelles.
Miam miam.
Ok let’s go ça part :
Attention le feu
Je pense que tout le monde a vu les images.
C’est épeurant, le bruit glace le sang pis si y’en a une qui doit ronger son frein en ce moment, c’est la personne qui a inventé les essuie-glaces en voyant sa création essuyer des cendres pis des braises.
Les Canadiens ont une place en série, pis les changements climatiques ont une place dans nos vies baby.
Faut croire que y’a pas juste Taylor Swift et son Eras Tour qui pogne partout dans le monde 12 mois par année; les feux de forêts remplissent pas des stades, mais peuvent les détruire sans problème.
Quoi faire, alors, pour lutter et contenir les feux? Peut-être qu’il faudrait revoir notre manière de consommer? Ou investir dans la prévention et la protection environnementale? Ou peut-être réfléchir à l’impact de notre mode de vie capitaliste?
Naaaah bro, pour empêcher les catastrophes climatiques, faut arrêter d’instaurer des politiques de diversité, équité, inclusivité.
Pardon?
Oh yeah baby, Musk, Trump, et la ribambelle de ploucs d’extrême-droite répètent sur X que le LAFD (Los Angeles Fire Department) n’était pas préparé aux feux à cause de sa cheffe, Kristin Crowley, qui est la première femme de un, mais aussi ouvertement lesbienne de deux, à occuper son poste.
Selon la droite républicaine, si Crowley est la cheffe, ce n’est pas parce qu’elle a évolué au sein du LAFD pendant plus de 22 ans et développé d’excellentes compétences.
Non. Elle a son poste juste parce qu’elle est une femme homosexuelle.
Certains diront que c’est misogyne et homophobes, d’autres auront torts.
Parce qu’ici, nos abrutis du dimanche disent pretty much ceci: si une femme a une job, c’est pas parce qu’elle la mérite, c’est tout simplement parce qu’elle bénéficie d’une politique qui excuse son “incompétence” parce qu’elle est une femme.
Mais ce blâme contre les politiques de DEI ne datent pas des feux.
Notre troupe de théâtre d’été milliardaire (probablement la chose la plus impossible que j’ai écrite de ma vie) est assez rodée merci:
Lorsque les avions Boeing perdaient des bouttes en plein vol, elle nous a offert la pièce: Nos cockpits manque de cocks, ou pourquoi la diversité chez nos pilotes d’avions nous mets en danger.
La troupe avait récidivé ensuite lorsqu’un bateau avait fait tomber un pont à Baltimore ou encore lorsque Trump s’était fait croquer l’lobe d’oreille sous la protection de Services Secrets supposément nuls parce qu’ils étaient menés par une femme.
Bref, si les feux de forêts de L.A. sont incontrôlables, c’est pas dû à des vents surpuissants et à une année sèche comme la peau d’un gars hétéro avant qu’il rencontre sa première blonde. (Sérieux on s’entête à croire que les humains sont les plus intelligents mais connaissez-vous un autre mammifère qui refuse de mettre du baume à lèvres parce que, sinon, il va se faire intimider à l’école par d’autres ti-gars aux lèvres gercées? Sue me, mais je savais pas que “faire un homme de soi”, c’était d’accepter d’avoir l’air d’un raisin sec à 42 ans.)
Oubliez le fait que l’État de la Californie gère son eau comme François Legault tolère les questions sur Northvolt.
Oubliez les coupures de budget ayant touché le LAFD dans les dernières années.
Non, vraiment, la cause de tous nos maux, ce sont les politiques de DEI.
J’veux aussi vous parler d’un autre élément en lien avec les feux qui est, selon moi, passé sous le radar.
Pendant que des millionnaires engagent des pompiers privés à 2000$ de l’heure pour défendre leurs manoirs, les crottés de pauvres peuvent compter sur les pompiers municipaux qui bénéficient de l’aide de plus de 1000 prisonniers incarcérés dans des prisons californiennes. (Le concept même de pompiers privés me grille le cerveau, ça me fait le même effet que de m’imaginer quelqu’un se délecter en trempant sa toast dans un verre d’eau.)
Grâce à ce programme, la Californie entraîne des prisonnier.ère.s pour qu’ils et elles puissent lutter contre les feux, pis pour chaque jour travaillé, deux jours sont enlevés de leurs peines respectives.
Le programme, sur papier, est vraiment cool, et les témoignages des prisonnier.ère.s sont juste trop touchants. Ils et elles se sentent humanisé.e.s, se sentent considéré.e.s comme des membres de leurs communautés, aiment évoluer à l’extérieur des murs du pénitencier et travailler sur le terrain pour venir en aide à des personnes en situation de détresse.
Mais la réalité, c’est que le manque de ressources attribuées à leur formation les mettent en danger, et que leurs paient frôlent le 10$… PAR JOUR!
J’ai pas un doc’ en politique publique, mais j’suis pas mal sûr qu’un programme est fucked up s’il fait en sorte que ses bénéficiaires doivent mettre leurs vies en danger pour gagner moins que moi quand j’avais 16 ans et que j’étais animateur dans un camp de jour historique à thématique de la Nouvelle-France (Mon animateur c’était Gabriel Nadeau-Dubois, je niaise même pas, son nom d’animateur c’était Cantin parce qu’on avait tous des noms thématiques Nouvelle-France, genre moi quand je suis devenu animateur je suis devenu Théophile et je côtoyais des Symphorien et des Désirée.)
Pourtant, aux States, l’esclavagisme a été aboli en 1865 dans toutes les situations… toutes? NON! D’innombrables prisons privées et publiques peuplées d'irréductibles détenu.e.s résistent encore et toujours aux droits humains.
Leur potion magique? Le 13e amendement de la Constitution américaine, qui aboli la servitude involontaire et l’esclavagisme, sauf lorsque vient le temps de punir quelqu’un pour ses crimes.
Pis vu que les États-Unis ont autant de sortes de garnitures de pizzas que de conséquences du racisme systémique, les afro-américain.e.s, les latinoaméricain.e.s et les autochtones sont surreprésentés dans la population carcérale. (Au Canada aussi, by the way.)
Ce qui fait qu’aujourd’hui, en 2025, y’a des détenus afro-américain.e.s qui travaillent pour des miettes dans les champs en Louisiane sous la supervision de propriétaires blancs. Mais promis, c’est vraiment pas pareil que dans le temps!
Année après année, le travail des détenus représente des économies de milliards de dollars pour les compagnies privées ou pour les programmes gouvernementaux qui les emploient, parce que c’est légal de les payer 30 cents de l’heure.
Mais le programme californien de pompier.ère.s est différent, parce qu’il n’engage que des prisonnier.ère.s volontaires.
Mais bon, oui ils sont volontaires, mais jusqu’à un certain point: j’veux dire, c’t’un gamble. Mettre ta vie en danger et retrouver la liberté plus vite, ou continuer ta peine dans une cellule crasse. Un peu Squid Game, vous trouvez pas non?
J’dis pas qu’il faut les payer 100 000$, j’dis juste que 10$ par jour ça leur paie même pas le Subway. (Ce qui est peut-être une bénédiction cachée, finalement.)
Ce qui est le plus déprimant, par contre, c’est que les pompier.ère.s incarcéré.e.s trouvent ça le fun, malgré les conditions terribles et la paie dérisoire, de pouvoir au moins être traité.e.s comme des êtres humains.
Pour écouter leurs témoignages, je vous invite fortement à écouter cette vidéo. C’est super touchant et informatif.
Pour approfondir sur le sujet:
J’vous ai assez pitché de liens je pense, mais pour approfondir sur les politiques de DEI, faut savoir que beaucoup de compagnies ont sauté sur l’occasion pour arrêter de les implanter au sein de leurs organisations.
Tik Tok o’clock
Demain, Trump sera inauguré à Washington (à l’intérieur parce qu’il va faire trop fredi), accoutré de ses techbros. Y’aura Mark Zuckerberg qui a changé son style pour plaire aux Joe Rogan de ce monde. (Un milliardaire nerd qui a drop out de Harvard qui porte maintenant un oversized t-shirt avec une chaîne en or, c’est un makeover qui risque de faire r’virer Tupac dans sa tombe.) Après t’as Bezos et Musk qui complète notre trio de mousquetaires.
Mais, contre toutes attentes, il y aura un quatrième mousquetaire plumé, un D’Artagnan, si vous voulez. Un certain Shou Zi Chew, le PDG de Tik Tok.
Ça fait pourtant des mois qu’on nous parle du bras de fer entre les États-Unis et Tik Tok, qu’on nous raconte à quel point c’est fini les Get Ready With Me, les danses funny et les outfits of the day.
Une loi forçant Tik Tok à vendre sa filiale américaine à une compagnie américaine a même été approuvée à l’unanimité par la Cour Suprême vendredi dernier, après que la compagnie ait saisie les tribunaux.
Mais Tik Tok veut pas vendre, pis avec raison. La loi, qui est censée entrer en vigueur aujourd’hui, forcera son départ et n’en parlons plus. Les larmes américaines coulées pour Tik Tok s’ajouteront au bassin rempli par celles tombées pour Vine. (Vine c’était un fever dream mais aussi la meilleure capsule temporelle pour les premiers membres de la génération Z.)
Mais alors pourquoi le PDG sera là pour le party à Trump?
Et bien, mes cher.ère.s petit.e.s Tik Tokeur.euse.s, c’est tout simplement parce que cette loi-là n’entrera jamais en vigueur.
Foutre Tik Tok à la porte a toujours été un meme, une idée niaiseuse qui vient construire le projet America First! des politicien.ne.s américain.e.s en quête de prestige.
C’est comme quand ton ami jure à ta gang du secondaire qu’il va définitivement tous.tes vous inviter au chalet de ses parents: tout le monde sait très bien que ça va jamais arriver, mais vous avez vu Project X en secondaire 1, pis vous voulez croire à l’idée qu’il est possible de vivre un party démentiel rempli de drogues et d’alcool alors que vous avez à peine 15 ans.
Vendredi, l’annonce de la Cour Suprême a fait le même effet sur Twitter que la perte d’une hélice d’un ventilateur a eu sur la panique à Bourque. Comme une «esti de [belle] bande d’héliceurs», l’écosystème américain des influenceur.euse.s s’est mis à spinner raide. Mais une langue sage a déjà dit qu’il n’y a «personne de pousser en bas», et d’«arrêter de penser à l’hélice». (Si vous avez pas la ref, je vous souhaite une excellente écoute de cette pépite cinématographique encapsulant l’expérience québécoise.)
Alors, calmant le jeu, Biden a annoncé qu’il n’allait pas appliquer la loi, laissant ce dossier-là à Donald.
Pis j’sais pas si vous avez vu Donald ces temps-ci, mais le bonhomme est vraiment devenu un pitoneux. Il aime pitonner, il aime ses gogosses technologiques, il adore ses boys de la Silicon Valley.
Legit si ça continue de même le bonhomme va nous annoncer le lancement de sa nouvelle crypto… quoi? Ah ouais? Ah ok euhm laissez faire c’est déjà fait. (Ça je vais suivre ça avec beaucoup d’attention parce que c’est littéralement fou raide, ça peut fort probablement être un pump and dump et le fait que ça soit le Prez’ qui fait ça et non genre quelqu’un qui dit hawk tuah c’est tout simplement ahurissant.)
Bref, le numérique est à la mode.
En plus, Donald se cherche des victoires, voulant arriver au pouvoir comme une force salvatrice effaçant tous les bobos de sa nation.
Pis c’est probablement pour ça qu’il va sauver Tik Tok de la fermeture. Si tout se passe comme prévu, il annoncera lundi une extension de 90 jours avant l’entrée en vigueur de la loi contre Tik Tok, période durant laquelle il trouvera probablement un accord avec la compagnie pour qu’elle puisse rester.
Perso, je trouve que l’interdiction de Tik Tok était très hypocrite. I mean, j’comprends l’idée de taper sur les doigts d’un réseau social qui vole les données des utilisateurs pour les revendre ou les utiliser à des fins politiques. Mais quand t’as dans ta cour Facebook et son scandale Cambridge Analytica, pis que tu fais sweet fuck all, t’es pas le mieux placer pour parler. Une plateforme serait-elle vraiment plus dangereuse tout simplement parce qu’elle est chinoise? Ou plutôt dangereuse parce que c’est un média social, comme tous les autres médias sociaux?
Avant de terminer cette nouvelle, voici une dernière affaire qui m’a bien fait marrer. Quand les tiktokeur.euse.s ont paniqué, certain.e.s d’entre elles.eux se sont reviré.e.s vers RedNote, un réseau social chinois pour de vrai.
Là-dessus, les citoyen.ne.s américain.e.s ont eu la chance d’échanger avec des citoyen.ne.s chinois.e.s, une opportunité très rare sur les médias sociaux. (Tik Tok n’existe pas en Chine, et Instagram, Facebook et Twitter sont bloqués.)
Pis dans les échanges, les Américain.e.s essayaient de voir si les choses qu’on leur racontait sur la Chine était vraie.
«Est-ce que vous avez un crédit social comme dans Black Mirror?» (La réponse: non)
«Est-ce que la vie aux États-Unis est pareille que dans la série Friends?» (La réponse: non)
MAIS LE TRUC hilarant, c’est quand des Chinois.e.s ont dit qu’ils trouvaient ça exagéré quand leur gouvernement leur disait que les américain.e.s devaient s’endetter pour payer les frais d’ambulance.
«Ça, c’est de la propagande, right?»
Comment dire…
Pour approfondir sur le sujet:
Je vous suggère la lecture cet article intitulé: I knew one day I’d have to watch powerful men burn the world down – I just didn’t expect them to be such losers
Mise à jour d’un génocide
En début de semaine, la rumeur courait qu’un accord avait été trouvé.
Alors que le monde entier comprenait que cette fois, ça se pouvait pour de vrai, les bombes continuaient de tomber sur Gaza, où le dernier hôpital a été rasé au début du mois.
La rumeur courait, et les bombes tombaient.
Mercredi, c’était officiel. Un accord avait été approuvé.
Euphorie, scènes de joie. Les enfants pleurent, prient, hurlent. Enfin, une pause.
Ça fait un an et demie que les Gazaoui.e.s ne peuvent pas prendre le temps de manger, de boire, de s’asseoir. Pas le temps de rester sur place, quand les bombes te traquent.
Mercredi, les Palestinien.ne.s festoyaient dans les rues. Le soir venu, Israël a continué ses bombardements, volant 73 autres vies.
73 personnes qui ont été tuées après l’annonce du cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur aujourd’hui.
Personnellement, je suis soulagé. Enfin, les bombes cesseront de tomber, et enfin, les otages rentreront à la maison.
Mais je suis en colère, parce que l’accord qui vient de passer est le même qui avait été présenté en mai dernier. À l’époque, Netanyahu l’avait refusé, voulant garder des soldats à Gaza et assurer l’éradication du Hamas. Aujourd’hui, le Hamas aurait remplacé presque tous ses combattants tués par de nouvelles recrues. Qui l’eut cru que de dropper des bombes sur un peuple allait faciliter la radicalisation et le désir d’émancipation par la violence?!?!?!?!?
Je peux pas non plus m’empêcher d’être dubitatif quant au futur.
L’accord, s’échelonnant en trois phrases, va comme suit.
Phase 1.
Dès aujourd’hui, les bombes et les combats sont censés arrêter. Au courant des 6 prochaines semaines, 33 otages (des femmes, des enfants, des aîné.e.s, des blessé.e.s) seront libérés. En retour, Israël libérera 735 détenu.e.s palestinien.ne.s.
Les soldats israélien.ne.s se retireront des centres urbains de Gaza, et les Palestinien.ne.s pourront enfin rentrer dans leurs villages, ou plutôt, ce qu’il en reste. L’aide humanitaire va aussi affluer davantage, pour faciliter la remise en fonction des hôpitaux.
À partir du 16e jour, les négociations vont commencer pour la deuxième phase.
Phase deux
La deuxième phase ne commencera pas tant et aussi longtemps que les deux parties ne se sont pas entendus sur la manière dont elle sera appliquée. Si tout va bien, c’est dans la deuxième phase que les soldats israélien.ne.s se retireront totalement de Gaza. Les otages restants seront libérés, tout comme un autre millier de prisonnier palestinien.ne.s se trouvant en Israël.
L’idée, c’est que la deuxième phase mène à un cessez-le-feu durable.
Phase trois
La dernière phase est celle de la reconstruction de Gaza. Tous les cadavres des otages décédés ou tués seront envoyés à Israël, alors que davantage d’aide sera acheminée pour reconstruire Gaza.
Pourquoi?
Avant de vous donner mon opinion sur l’accord, parlons du pourquoi ça arrive à ce moment-là.
C’est sûr que Netanyahu reçoit de la pression de l’intérieur de la part des familles d’otages, qui manifestent depuis longtemps pour demander à leur gouvernement de négocier un accord.
C’est vrai aussi que le Hamas a été affaibli par la perte de Yahya Sinwar, par l’arrêt du support donné par le Hezbollah, par la chute de Bachar al-Assad, pis par l’affaiblissement de l’Iran.
Mais la vrai raison?
Trump, baby.
Yup.
Je pensais jamais dire ça, mais l’élection de Trump est probablement le plus grand facteur ayant mené à la signature de cet accord.
Parce qu’il a beau supporter à 100% Israël et Netanyahu, il a beaucoup plus d’amour pour lui-même.
Pis son rêve, c’était qu’un accord soit signé avant son inauguration. C’est pour ça qu’il a envoyé son émissaire en Israël pour qu’il puisse passer le message: signe mon Bibi, parce que moi j’ai une image à promouvoir. L’image d’un président salvateur, un héros venu réparer tous les problèmes des États-Unis, un dirigeant puissant qui rend les autres leaders dociles.
Encore une fois, c’est pas parce qu’il est sensible à la paix ou à la douleur du peuple palestinien. Nenon, Trump s’en câlice solide, des Palestinien.ne.s. C’est juste une des rares fois où son égo et son amour propre joue en faveur d’un cessez-le-feu. Ça fait changement de l’autre projet qui consiste à plonger les States dans un autoritarisme conservateur.
C’est quoi, déjà, le proverbe anglophone? Even a broken clock is right twice a day?
Et maintenant
Astheure, pourquoi suis-je plein de doute comme l’enfant arrivé au sommet de la tour du plongeon 5 mètres à la piscine du Centre Claude-Robillard? (C’est trop haut ça fait peur mais après tu sautes pis I guess c’est chill.)
Bin la réalité, c’est que Trump se fout pas mal de la durabilité de l’entente, et Netanyahu n’a aucun incitatif à ne pas recommencer son siège.
En fait, il a même beaucoup à perdre, si un cessez-le-feu perdure.
D’abord, Netanyahu a besoin de ses deux fascistes de chums, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, pour garder le pouvoir en Israël. Ben-Gvir est ouvertement contre l’accord, et Smotrich veut annexer Gaza. Si les deux bozos se cassent et que le gouvernement tombe, Netanyahu perd son immunité et pourra donc être inculpé, s’il est coupable dans l’un de ses procès.
Peut-être que je suis sceptique, mais ma plus grande peur serait de voir Netanyahu recommencer sa folie, une fois tous les otages libérés.
Et même si l’accord est respecté à la lettre… qu’est-ce qui empêche Netanyahu d’intensifier la colonisation en Cisjordanie pour plaire à Ben-Gvir et Smotrich? Ou plaire à Trump, qui est pas mal fan de la colonisation de la Cisjordanie.
Quand Anthony Blinken, le diplomate en chef des États-Unis, a mentionné la troisième phase de l’accord, il a exprimé sa vision de l’après-guerre:
Une Bande de Gaza et une Cisjordanie sous la direction de l’Autorité palestinienne. Une reconstruction à Gaza, où des troupes internationales onusiennes pourraient assurer la sécurité. Et un État palestinien indépendant, où les colonies israéliennes en Cisjordanie cesseraient d’exister.
Le fait qu’il dise ça, c’est une joke. Je sais pas comment vous dire ça, mais tant et aussi longtemps que Netanyahu ou quelqu’un de son parti (ou de ceux encore plus à droite) est au pouvoir, ça n’arrivera jamais. Mais surtout, ça fait un an et demie que Blinken se fout de la Palestine, alors qu’il dise ça maintenant, c’est complètement fou.
Et c’est ça, qui me fâche.
De mon vivant, il n’y a jamais eu autant d’attention sur la cause palestinienne. Pis là, j’ai peur que la trêve nous fasse retomber dans un statut quo qui va à l’encontre de la paix. Parce que l’apartheid, c’est loin d’être paisible.
C’est énormément violent. Et cette violence ne fera qu’exploser plus tard.
En espérant que cet accord soit la première étape d’un processus menant à une Palestine libre.
Mais tant que les forces politiques resteront les mêmes aux États-Unis et en Israël, j’en doute énormément.
Mais au moins, ce soir, il n’y aura plus de fumée dans le ciel de Gaza.
Et les enfants verront enfin les étoiles.
Pour mieux profiter de la fin du monde
Et hop là. Voici, en rafale, ce que j’ai aimé cette semaine:
Pesez su’ start pour embarquer dans l’album de Rachel Chinouriri
What A Devastating Turn of Events offre une bonne série de tounes pop’ qui sont pas méchantes pantoute. C’est varié, Chinouriri a une voix un peu sourde qui se déploie toute en retenue. Je lis c’te phrase-là pis c’est pas clair, mais promis vous allez écouter une toune pis z’allez être comme: “ah ouais ok j’ai la ref.”
Z’écouterez ça.
Lisez La version qui n’intéresse personne d’Emmanuelle Pierrot
Une immense partie d’entre-vous l’a assurément déjà dévoré, une autre bonne gang a dû le recevoir à Noël, mais si vous faites partie de celles et de ceux qui n’en ont toujours pas eu la chance, je vous le dis: lisez ce livre. C’est tout simplement excellent. Promis.
D’ici la prochaine fois
Ah!
Ça fait du bien d’être de retour.
Allez, un p’tit reel pour la route, et on remet ça à la semaine prochaine.
Mais d’ici là, on pourra pas nous reprocher de ne pas être au courant.
Oké salut là bisous.
Zachary
Partagez votre avis, donnez-moi votre feedback. Je vous en prie,
et
j’attendais ce retour avec impatience !!!
Les pompiers privés, l’esclavagisme institutionnalisé, la manipulation des masses… le résultat de la somme est terrifiant. Il sera probablement de plus en plus difficile de connaître la vérité dans les grands dossiers, ton travail est important. Merci